Aujourd'hui, malgré le froid mordant de l'hiver, il faisait beau. Je sortis de ma chambre en courant, pris rapidement un petit déjeuner et sortis. Cela fait bientôt une semaine que je suis arrivée ici et j'ai juste fais des petits pansage à mon cheval, Mad Joke. Je trouvais qu'il avait un air trop triste et malheureux pour le sortir. Mais aujourd'hui, j'étais de bonne humeur et déterminer, je vais monter Joke ! Je couru vers son box et le vis au fond de ce dernier. Il soupira en me voyant. Au moins, il me reconnaissait... Je m'était, pendant cette semaine, renseigné à son sujet. C'était un cheval de spectacle et son écuyère est morte. Depuis, il est triste. J'ai pensé à un demis million de choses pour le sortir de sa torpeur, mais à chaque fois que je le vois, au fond de son box, déprimé, je me décourageais vite. Mais cette fois ci, sans l'ombre d'une hésitation, je pris ma boite de pansage, que j'oubliais toujours dans un coin du box, et le pansa. Ensuite, (en oubliant ma boite de pansage) je couru à la sellerie, pris son harnachement, revins vers son box et le harnacha. Fin prêt, je le sortis de l'écurie, me hissa sur le grand cheval et le mena vers les collines qu'on voyait au loin. On sentait bien que le frison était déprimé. Il avançait d'un pas lent, sans aucun plaisir. Arrivé dans les collines, je le fis galoper un peu, sans grand succé : Joke galopait d'un pas lourd, lent. Malgré tout, je ne voulais pas rentrer à l'écurie. Je n'avais aucun ami et me sentais seule. Au moins ici, il y en avait un qui était obligé de m'écouter... Je fis arrèter le puissant hongre et mis pied à terre. Je ne n'attacha pas Joke. Après tout, pourquoi ? Il n'irais pas loin. Je m'alongea et attendis. Quoi ? je ne sais pas. Une solution, un évenement... J'entendis un bruit de pas. Je ne me relevais pas, persuadé que c'était Joke. Et j'entendis un hennissement. Celuis de Joke ! Je me releva et ce que je vis me cloua sur place. Un troupeau de chevaux sauvage c'était approché de Joke et moi. L'étalon, un puissant cheval noir regarda Joke. Joke tout aussi surpris, regarda l'étalon... et repoussa un joyeux hennissement. Oui, joyeux ! Joke se mit à danser sur place et s'élança vers l'étalon. Stupéfaite, je les regardais se frotter l'un contre l'autre. Ils devaient se connaitre. L'étalon sauvage se cabra, poussa un joyeux hennissement et galopa, le troupeau sur ces talons, vers les collines. Quand je vis Joke s'élancer vers le troupeau je hurla :
"Joke ! Reviens !"
Le hongre s'arrèta, me regarda. On passa un long moment à se dévisager. L'un voulant suivre l'étalon sauvage, l'autre le suppliant du regard de revenir. Le frison regarda le troupeau, me regarda et se dirigea.... vers moi. Du même pas lent et lourd que tout à l'heure, mais avec une étincelle de joie dans l'oeil. J'étais heureuse ! Très heureuse. Je remonta sur le grand hongre et le caressa en lui chuchotant à l'oreille :
"On reviendra mon grand, je te le promet. Si ce cheval te rend heureux, on reviendra."
On se dirigea vers l'écurie. Joke avait toujours ce pas lourd mais maintenant, je savais ce qui le rendais heureux. On reviendra jusqu'a ce que le puissant frison soit tout à fait heureux. Mais il faudrai que je fasse des recherches sur un étalon noir maintenant.
Une fois de retour à l'écurie, je le pansa, et lui mis une grande couverture sur son dos. Son étincelle de joie dans l'oeil avait disparu. Un voile de tristesse recouvrait encore son oeil.