Rolling to the Deep a peur de tout. Ultra-sensible au moindre bruit, au moindre mouvement et au moindre toucher, il réagit très vite et très violemment. Il lui faudra un cavalier plein de douceur et de gentillesse pour pouvoir l'approcher et le rendre moins peureux... Pourtant, une fois conquis, c'est un vrai amour qui a du talent à donner ! Rolling to the Deep a vécu dans un centre équestre où seul la victoire comptait. Ainsi, on l'a maltraité, mal nourri car il ne travaillait pas assez bien et qu'il ne rapportait pas assez de concours. Il a développé ça peur comme ceci. Une association de secours de chevaux l'a recueilli puis l'ont mis a la foire en espérant trouver un bon cavalier..

Ils entrèrent tous deux dans le rond. Après avoir prit soin de fermer la porte, le Paso fût lâché. C'était chez elle une habitude. En général, un cheval était plus concentré après avoir gambadé à son aise. En effet, Rolling revenait du paddock, et avait déjà pu se défouler. Il se tournait alors vers elle, étonné. Elle sourit, puis saisit le filet qu'elle avait posé sur la barrière avant d'aller chercher l'entier. Venant à lui avec cet instrument de torture, il ne fallut pas longtemps pour soudainement faire galoper son ami.

T'es pas sérieux ! Reviens ici ! Si tu voulait de défouler, c'était AVANT !

Amusé, il se mit à hennir. Histoire de se moquer de la cavalière. Il se pavanait, queue en panache. C'est ça, fou toi de moi ! Octobre se prit bien vite au jeu, et poursuivit son ami, gaiement. L'entier lui aussi était d'humeur joyeuse, il partait en petits coups de cul de temps à autre, et, pour changer, se mit à courir après la jeune femme qui trouva ça tout de suite moins drôle ! A son tour de fuir, ce beau diable prenait sa revanche ! Il finit par très vite la rattraper et le jeu reprit dans l'autre sens, un peu comme s'ils jouaient au loup. Octobre se sentit retomber en enfance, lorsque rien n'avait d'importance excepté l'instant présent..

Kof Kof ! La cavalière était essoufflée. S'en était fini. Elle s'allongea par terre pour reprendre son souffle. Je meuurs. Surpris, le cheval gris vînt à elle comme pour vérifier par lui même. Ne bougeant pas ainsi que retenant sa respiration, Octobre le laissa approcher. Il renifla son corps inexpressif. Bhou ! Rolling traversa le rond, mort de trouille. Il tremblait, roulant des yeux. Ses naseaux étaient dilatés, son souffle rapide. Elle se leva.

Doucement.. T'es vraiment trouillard, tu sais.. Je sais pas s'il y a une raison à tout ça, mais il va falloir y remédier ! Qu'est ce que t'en dis ? On ira doucement, tu te sentiras mieux. Plus rien ne te résistera. Un cheval beau comme toi !

Ses paroles paraissaient l'apaiser. Il fit un pas en sa direction, puis deux, trois.. Il se trouvait enfin à sa hauteur. Elle tendit la main, mais à peine l'eut elle effleuré qu'il recula. Ça n'allait être une mince affaire ! Patiente, elle attendit. Il tendit alors à son tout l'encolure sans pour autant se ramener. Elle le caressa doucement pour ne pas le brusquer. Ou sinon il se braquerait. Soudainement, il avança tête baissée et mit sa tête dans les bras de la jeune femme. Elle sourit. Rolling était si attachant ! Ils ne bougèrent plus. Instinctivement, Octobre se mit à chanter.

Il releva la tête, les yeux mis clos. Poney était crevé ! Et si on rentrait ? elle plongea son regard dans celui de l'étalon qui traduisait son accord. Ce n'était pas de refus ! Mais avant, elle voulait lui passer le filet ! Elle devait obtenir ce qu'elle désirait, ou alors elle risquait de ne plus avoir aucune autorité. Désolé mon Grand. Tu as oublié qu'il fallait mettre ça ! J'ai déjà laissé passé tout à l'heure. Maintenant, t’as pas le choix ! Il soupira. Elle comprenait. Ce ne devait pas être bien agréable d'être contraint à mettre un mord ! La jeune femme le réchauffa donc de ces mains pour rendre la tâche moins pénible. Qu'est ce qu'on ne ferait pas, pour un cheval ? Je vous le demande. Quelques instants plus tard, lorsqu'elle jugea avoir assez attendu, Octobre passa le filet à l'entier qui ouvrit bien grand la bouche. Il avait compris qu'elle ne le laisserait pas rentrer sans. A peine l'eut il mit que Rolling se mit à mâcher bruyamment. Elle ria. Elle l'attrapa par les montants, choppa le licol au passage et ils sortirent tranquillement.

Franchement, t’exagère !